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Affichage des articles du 2023

Maria

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Mère des 7 douleurs J'ai retiré ce radium L'enfant Tout l'aréopage Payable L'affaire est consultée D'office

Room 1006

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Lisley Tenorio Si tu veux bâtir une maison,  Ne rassemble pas les gens pour leur donner des ordres,  Pour leur expliquer chaque détail du plan,  Pour leur communiquer où se trouve chaque outil. Si tu veux construire une habitation,  Fais naître dans le cœur des gens Assez d'amour et de haine, De désir et de rancune. Ils te remercieront à leur façon mais toujours trop tard.    (Laurent Berclaz - Inspiré de Saint-Exaspérant)                                                                                                                              

Long Live The New Flesh

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Ils oscillent, au hasard, depuis des nuits sans nombre, à chaque empreinte de pas qui oblige à s'arrêter et, très loin de rectifier cet épais réseau d'ombre, ils peuvent difficilement l'évincer. Ils se perdent, ils gigotent au sein de l'inconnu,  tout prêts à se précipiter, dans une anxiété immense, sur le premier feu venu. Dans leur âme et dans leur sang, ils sont consolidés comme enracinés. Quelquefois leur affliction côtoie la confusion mentale. Rien ne les guérira de l'entêtement qui les anime, à jamais, ces amblyopes-nés.  De la luminosité, donc !  Bien que cet effet n'exprime qu'un souhait navrant qui va s'exaspérant à force d'être retenu.   Quand le vieux soleil, ce sachem, s'éteindra, ils frissonneront d'horreur dans son obscurité, dans un adieu suprême, l'entendant sortir des lèvres de la mansuétude,   qui les aura manifestement désolés.

Exeat

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Dorothea Tanning Ce que j'aurais compris de mon enfance sauf que ce n'est pas la mienne, c'est comment une femme, œuvre d'ennui et de durée, pouvait devenir un meuble Le style de femme qui vivait dans une maison comme dans un musée, remplie d'artefacts de sa pertinence, d'une somme démesurée d'attention aux objets, grands ou petits, de son insolence passée Tout ce qu'elle avait connu, c'était le monologue creux d'un catholicisme Conscience qui dans sa vraie vie était rendue terne et redondante, incapable d'imagination ou de pensée supérieure qui sert à effacer en oignant la femme au foyer, qui n'existait qu'au service des autres mais peu souvent au service d'elle-même. Les bras pleins de clous de girofle, de touches de piano, de bâtons de gomme à la cannelle Il était une fois une ligne qui s'était vue claire jusqu'au bout :  y = mx+b Son miroir, témoin d'une grande vulnérabilité, d'un mélange de chagrin ravi, était

Corps chauffé à blanc

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Hyun Soo Kim Le cirrus n'a pas encore gagné son nid, l a stupéfaction n'a pas quitté son ombre, l'étoile ne s'est pas encore réjouie de sa nuit m ais tous ont ouvert à l'agitation une porte. Au milieu des prés magnétiques, d es chevaux en carton, hors d'haleine  accélérant la foulée, coursent les gueulantes d'un jogger  miraculeusement échappé d es crocs de la cité proche. Il n'a pas de nom pour l'instant, a vant de devenir,  prochainement,  objet de soins multiples. Cependant que des bergers éternisent une cérémonie  autour d'une ancienne photographie du seul mouton qui ait jamais osé approcher  avec insolence l e boucher vaniteux dont la joie éclatante e t son rire sont semblables  à une fracassante manifestation q ui marcherait en sens interdit. Comme toujours,  le soleil organisait son habituel rythme :  sauter après le lapin de la modernité  tel un camion à viande  qu'un dogue aveugle mènerait au bois.  

Jolie moutouf

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Ah, cette nouvelle jeunesse ardente Avoir le même souffle mais pas nécessairement la même vie Aller de zéro à héros ou de héros à zéro Partout où la vie sera féroce, il y a jouvence  Juventus Le décor est somme toute familier mais pittoresque De la poulie aux pigeons Sous le cri strident des machines, des marchés d'où s'échappent d'autres langues fourchues et tendues Des échoppes pleines de cages, des murs pleins de mâchoires de lapin et de yeux exorbités Le ciel dansant au-dessus des trottinettes endormies Raser des grincements de dents tous confondus qui comptent bien s'ouvrir à la ville Nord Nord-est Sud Sud-est Aller et chanter une rage où tout est calculé dans un voyage permanent Creux souvenirs à l'échelle géologique, éboulement généalogique Le persistant demeure et encombre le rien, au risque de passer pour une sentimentale Rentrer dans les maisons, chez les cancres, en chantant Laisser filer le déroulement de paroles puis creuser un territoire tracé au sc

La grande danse macabre des vifs

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Martin Van Maele This is be the verse They fuck you up, Your mum and dad They may not mean to But the do They fill you With the faults they had And add some extra Just for you But they we're fucked up In their turn By fools in old-style Hats and coats Who half the time were soppy-tern And half at one Another throats Man hands On misery to man It depends like a coastal shelf Get early as early as you can And don't have any kids yourself (Philip Larkin - 1971 - New Humanist)  

Cuboïde

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Maurits Cornelis Escher  Comme un son érafle le sol, semblable au moineau avant l'orage piane-piane, susurre et file,  étale en fuyant sa biffure empoisonnée, tel bec le capte,  dolce dolce,  et vous le place en l'oreille astucieusement. Vous devinez le mensonge pointer,  flûter,  gonfler,  amplifier à vue d'œil. Il s'élance et élargit son vol,  tournaille, attache, produit, craque, tonne puis, devient un appel général,  une montée publique,  une chorale d'animadversion. L'acrimonie, ainsi faite, féconde, germe,  lanterne, progresse, et,  rinforzando,  de gueule en gueule,  il va le succube. A quoi sert-il de s'y intéresser puisque toutes ces petites arcanes discutent ouvertement dans un langage se voulant codé  mais qu'on devine aisément railleur. Ils se mettent à exploser de rire devant le dynaste fourbe et ne savent plus exactement pourquoi la minute qui suit.   Si leur mentor se moque, ce fastueux équipage de vieux singes de cour le fera aussi. S'

Salle de procédure

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Nikita Kadan Tu étais de la N et moi de la J1 Tu chassais sur D1 Et je tournais sur D2 De retour à la base ! annonçais-tu à TN Et tu garais la TV au lever du jour Quand au CP18 Croisant quelques nuiteux Et leur ultime MAD sur un temps de rabiot S'éternisait l'appel du matin À l'heure où la BAPSA ramasse les dernières IPM Jour, nuit Il aurait fallu une éclipse sur la PP Pour croiser nos destins de Gpx Ou un plan épervier Une grosse affaire Un VMA en cours Que ça défouraille sévère sur la VP Ou un hasard d l'IGS Un décalage en service extérieur À plantonner sur le bitume Ces jours maudits où sautent les jonctions Les RC et exemptions syndicales  Longueurs d'ondes opposées Nous n'avions en commun que la voix de Z1 Aurions-nous eu une BS en même temps ? Avec ITTP supérieure à huit jours ? On se serait peut être croisés à Cabanis Ou lors d'un appel qui ne connaît pas de frontière Appel général Collègue en difficulté Pas besoin d'être APJ20  Ni OPJ Ni penser à

Ventre rond

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Huguette Caland - 1979  Elle désire comme on aime en hiver, Vision plurielle et multiplicatrice Elle s'expose, enveloppe ovale, Revêtue d'un caftan de veille, Que bien toute chose anime Dans l'urne pieuse des défunts calices Elle est bien moche et pourtant attirante Laisse au vague appétit des yeux, Deviner des organes précieux, Sous la pure distinction D'une silhouette qu'on rêve à une bique Son visage allègre et son ventre arrondi Sont une oraison vivante dans cette cuisine Ne fait pas de paquet-cadeau, toi qui ajustes les angles et les manières Toi qui produis et qui gardes À la faveur des dieux, Sur la montagne, Elle t'avait emmené Accoupler un jour avec l'autre Etouffer la dure guerre des regards, D'espérer d'avoir mieux Elle s'en ira en ermite, Dans les nuées du joli mois de mai, Quand elle ne sera plus  ni pervertie  ni battue ni souillée Alors elle sera civilisée  

Palatal

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La confusion est le Cherimoya le plus doux sur une langue sèche La rue évoque un sourire en trempant la sopapilla dans la chérie, le fish dans le beurre D'un argent radio avec des antennes bancales, un saxophone se fait faiblement entendre  Sur un chariot à roues, une miniature en fonte est, avec ses pieds, encastrée Une bouteille de Cabernet est posée sur un cerf de cèdre Steak new-yorkais, crevettes géantes et champignons des bois Le parfum doux de gland de maïs et la crème aigre sentent la terre Nostalgie se lamente, le DJ Epic est graphique Je n'ai pas de mots Shawnee pour décrire plus cet endroit La notation qui m'est disponible est : 40°38'32.61'' N80°31'9.76'' W Akameeki Je siffle du haut de la tour de Babel, d'un kapokier Heureux sont les dialectes, les pidgins, les hordes de mots métis, le kaguzu, le chleuh, le geechee, le caló et les mots fantômes Ces langues sont quasi mortes Pire, elles sont éteintes à cause d'une conquête, d'

Tischgesellschaft

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Katharina Frish J'ai remarqué que la couleur du bébé n'était pas la bonne : bleu comme un bleu. J'ai cherché un pouls mais il y avait à peine assez de place pour que mes doigts malaxent ce petit cou. En plus ma main tremblait. Je n'ai pas trouvé un seul soupçon. Le but, avec la première ébauche, c'est de vraiment se concentrer, de travailler comme si vous n'aviez pas une autre chance. J'ai un énorme appétit de voir la vie telle que je la connais se présenter devant mes yeux. Mes vingt ans n'ont pas été très productifs. J'ai perdu beaucoup de temps. J'avais une date limite mentale. C'est toujours tentant de frimer, de montrer à quel point vous savez. J'avais prévu de m'enfuir vers un endroit où je pourrais faire ce que je fais le mieux de liquéfiable : pleurer en public jusqu'à ce qu'un perdant ait pitié de moi et me demande si ça va. Tu sais que je suis vraiment stupide. Pendant des années, j'ai cherché le crayon parfait.

Le Gun

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  Acheter un peu de kmil au distributeur Jour de souk Muguet muguet offert Gratification instantanée Lieu : Zéro parodie Aspect : fatigué Glissement d'un voile Cuisses beurrées Zéro topless Caressées par la flotte Du chou Faire du chou rouge Peau de sa peau Alacrité d'un comédon replet Eclats de roche violacée Future camarade d'envie Oh ne demande pas comment c'est arrivé Oh, c'est ça, c'est ça Les criquets font tous la queue Pour un spectacle de joie Dans l'ondulation générale Donne-moi de nouveaux coups de pieds Un chien viendra renifler Icône de pisse Je te dirais des petits mensonges blancs  Tu me montreras tes nouvelles astuces Oui, peut être que demain,  Il faudra travailler Jus de crâne Double menton et cravate L'aiguille verte pique les fesses Tout est à recommencer Il faudra bouger Pas content ! 

Delta

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Mauritz Cornelis Escher - Ciel eau - 1938  Quand entre pantalon de gamin et chemise de jeune adulte tu étais devenu habile, je te répétais qu'en allongeant ton échine, ton torse, t u montrerais mieux tes fesses. Tu palpes tes clefs comme tu palpes ton membre. Du sang et du sperme versés sur le fer du manche de ta serrure. Dans ta nature contemplative, dans ton brouillon intuitif, insupportable, le regard enjolive toute chose qui l'entoure. Tu avais demandé à tes jeunes confrères, e n mal de brises fines, un soir que tu étais presque nu : Suis-je conforme aux traits, aux défauts, aux qualités que l'on me prête ? Ils t'avaient souri : Après-demain. L'idée de l'aristocratie ou du plouc, motivée par la condescendance avare ou généreuse. Ne seraient-ils que des hâbleurs ? Des enflures ? Est-ce la même chose ? Tu n'avais pas oublié ce Rog house rouge tranquille avec la fenêtre toujours fissurée et ouverte, même en hiver. Souffrir à l'aveugle de paroles inaudib

Syntone

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10. Mon imagination s'est animée lorsque je me suis éloignée du monde immédiat qui m'entoure 9. Ici, à genoux, je cherche un seul animal ravagé au bord d'un fossé Tout le temps que je n'écris pas, je me sens comme une criminelle Le plus que j'ai jamais écrit, en une seule fois, c'est quatre pages Je ne me souviens pas de la dernière fois où cela m'est arrivé 8. Halos rejetés Tu te nourris de ce qui est resté écrasé entre tes dents Si tu penses que tu ne peux pas faire grève, faute de moyens, c'est qu'il est temps 7. L'Amérique latine déclare que ces rêves que j'ai, chaque nuit, sont pressés contre des noms d'inconnus  Est-ce que tout est comptabilisé ? 6. Chaque respiration, que je veux désespérément prendre, tonne comme si une guerre était perdue contre un pays de promesses 5. Orner. Cette nation, sous dieu, la lumière dont tu te souviens dans la tête, son ciel noir, nous donnent des cauchemars 4. La tranquillité n'a aucune utilité p

Consilience

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Jan Fabre Bientôt, le rock chantera des chansons de grand-mère. Je me promène mentalement dans une petite tribu dans la cabane de bien-être où Kookum avait habité, où elle cherchait ses meules. Son histoire est ancienne, l'intrigue usée, les pages aussi. Les chaudes journées d'août où elle restait assise pendant des heures à moudre des cerises de Virginie. Elle fredonne doucement un cri puis écrase la purée de petites galettes sur des plaques,   les recouvre d'écrans pour éloigner les oiseaux,  les place sur le toit bas de sa cabane sous le soleil brûlant du Dakota du Nord.  Après qu'elle a vidé son dernier halètement, elle secoue la poussière.  Je porte un tablier.  Je fais une pochette sur mon ventre pour y recueillir les baies basses d'une main, comme Kookum le fait. À genoux devant un rocher plat, mes tresses attachées, je pile dans les fosses. Au cœur de l'hiver prochain, je tremperai des galettes pour ensuite les faire frire  dans de la graisse de bacon,

Jouvence

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                                                                            Pierre Soulages Là, la tête est muette sans mâchoire où s'en va le plaisir de perdre avec la peine inférieure de voir le jour se lever dans un pays où les enseignements ne laissent plus de trace En face le pire, d'ici à ce qu'il fasse rire, traverse des années d'études à gaspiller l'énergie, le caractère nécessaire pour des années d'errance dans une cité qui s'éloigne des impudicités de la gnose Disant encore, si ce n'est pas toi qui m'instruis, je n'apprendrai pas Disant encore, dépités, il y a une récente fois, où l'on supplie, où l'on prie, où l'on aime, que les heures qui suivront ton départ seront un tel ciel de plomb pressées contre cette vieille planche esquintée de bois, ce tableau noir, des jours et des nuits moulus à la craie blanche Partout où la vérité sera hideuse, les vœux seront ardents Bois seul, crame, couche, meurs seul comme au devant les c

Marqueur

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  Patricia Timmermans  Dans un coin du hall, une Polonaise à la tête fine et aux mains longues, assise seule, pleurait.  Elle était une sorte d'anglophile ayant été captivée,  dés sa petite enfance, par les histoires du roi Arthur et de ses chevaliers.  Elle se serait probablement sentie moins sombre si elle n'avait pas eu si froid,  mais, encore une fois, elle était arrivée insuffisamment vêtue. Sans bas de laine, elle avait supposé, naïvement, acheter ce dont elle aurait besoin une fois sur place.  Oh que tu étais maigre cette année terrifiante où je t'avais vue t'effondrer.  Ta peau était vide comme un sac déchiré. Le sel, débordant de tes os, insistait pour louer à nouveau la fidélité de ce corps à reconstruire. Les yeux écarquillés, d'un glamour déconcertant, en rouge à lèvres et talons hauts, tu pouvais, jadis, entrer dans un mess militaire ou dans le bureau d'un politicien et persuader le plus dur et taiseux, le plus récalcitrant des hommes, de dialoguer.

Burden

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Marlène Dumas - Billie À la racine de toute grande culture se trouve un chant de vie, une épopée sacrée. C'est étrange combien, et depuis combien de générations un peuple puise dans cet héritage essentiel. La source, le standard du langage est bien plus que le langage : l'épopée, comme un mode musical, possible développement symphonique de tout âge de l'histoire. De tels poèmes étaient vécus et pensés, chantés avant d'être écrits, alors seulement ils devenaient des écritures. Parfois un Dieu vous parle. Dans les étincelles noires de particules de poudre, du feu sous-jacent, le substrat de sa poésie, le feu voilé du Christ. Un homme attend sa fin redoutant et espérant tout. Plusieurs fois, il est mort. Plusieurs fois, ressuscité. Les cloîtres avaient peint sur leurs murs la Vérité sacrée de l'Ecriture Sainte. Ces images avaient réchauffé le cœur des hommes de foi et apaisé le froid à l'intérieur de leurs cellules rigoureuses. La parole du Christ était prospère. P

Interruptif

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Ginkgo, peuplier, pin oak, sweet gum, tulipier Mes émotions sont vivantes et ressemblent à des feuilles Je nourris leurs formes Avez-vous ressenti l'étendue et les contours le long d'un grand érable de Norvège ? Avez-vous grimacé devant la fusée orange ? Brûler les courbes d'un cornouiller de curling ? J'ai vu des îles aériennes, chacune avec un réseau de routes de graviers ramifiés Je connais le plaisir dans les veines d'un poirier à sucre J'ai parcouru les bords de feuilles qui n'ont pas de nom, là où la lumière est fraîche, là où l'air est humide Je me souviens encore de l'herbe à la fièvre de miel pour arrêter les abeilles folles dans l'enclos des lapins J'essaie souvent de penser, à quel doux mois, les langoureuses dames repeintes avaient l'habitude de tacher la route jaune d'un adieu dévalant la principale Quelles semaines, quels mois, à quelle heure de l'année, j'avais triché à l'école pour avoir une aventure au som

Sona

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Gillian Wearing Je serais obsédée par la méchanceté Je sens que j'accroche à ce deux pas par quatre Oh, j'ai écrit le mot en S avec l'envie d'avoir un médium esthétique auquel être la plus perméable J'attends une sursaturation, un élan de force centipède qui pourrait évoquer une importance des choses La conscience de trop de soi ne menant nulle part  J'ai l'impression de me déplacer dans le monde avec ma chemise devant moi,  la remplissant d'images et de cailloux L'apport épique est en désamour un court extrait qui concourt l'épine Découvrir, rongés, ce qui est d'ores et déjà concocté Notes de flûte roucoulantes, jaunes d'œuvres congelés dans le frigo  Dimanche tarte Le goût pour la nouveauté tuant le génie d'un transcendantal cardiaque, comment ne pas tuer le temps accidentellement l'heure suivante ? Dans la terre mêlée, au fond de la dépendance d'aboiements amers et arrogants, se balancent des collines Aimer tous les hommes

Contention de l'esprit

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Michaël Borremans  Secoue au moins le vide insultant qui te borne Avec l'œil nébuleux d'une revêche nuit. Ne goûte plus jusqu'à vomir le crachat morne Du médiocre qu'étouffe une écharpe d'ennui. Hume tes mots, sème ta voix, hisse tes rêves, Décapite les murs flageolants à moitié, Et fais encore en magicien des blondes grèves S'élargir sous ta foi l'horizon tout entier.  Que peuvent les corbeaux que la vermine écrase ? N'es-tu pas né pour vivre et plus noble et plus grand, Né pour saisir et mordre au sel de toute phrase Un peu du cœur naïf d'un soleil pénétrant ? N'es-tu pas là, si fort et si plein de toi-même, Si royalement jeune et constellé d'ardeurs, Oui tellement chéri par l'immensité même Qu'un enfant y boirait ses futures splendeurs ? Le monde est vieux, bien sûr, mais l'aube n'a pas d'âge. Les jours sonnent, vêtus comme d'amples secrets. Au-delà de tes mains, l'heure en vagabondage Imprime à chaque élan on n