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Martin Boisvert. J'aime à changer de cieux, de climat, de lumière. Oiseau d'une saison, je fuis avec l'été, Et mon vol inconstant va du rivage austère Au rivage enchanté. Mais qu'à jamais le vent bien loin du bord m'emporte Où j'ai dans d'autres temps suivi des pas chéris Et qu'aujourd'hui déjà ma félicité morte Jonche des débris. Combien ce lieu m'a plu ! non pas que j'eusse encore Vu le ciel y briller sous un soleil pâli, L'amour qui dans mon âme enfin venait d'éclore L'avait seul embelli. Hélas, avec l'amour ont disparu ses charmes Et sous ces grands sapins, au bord des lacs brumeux, Je verrais se lever comme un fantôme en larmes L'ombre des jours heureux. Oui, pour moi, tout est plein sur cette froide plage De la présence chère et du regard aimé, Plein de la voix connue et de la douce image Dont j'eus le cœur charmé. Comment pourrais-je encore, désolée et pieuse, Par les mêmes sentiers, traîner ce cœur meurtri, Se...