Contention de l'esprit
Michaël Borremans Secoue au moins le vide insultant qui te borne Avec l'œil nébuleux d'une revêche nuit. Ne goûte plus jusqu'à vomir le crachat morne Du médiocre qu'étouffe une écharpe d'ennui. Hume tes mots, sème ta voix, hisse tes rêves, Décapite les murs flageolants à moitié, Et fais encore en magicien des blondes grèves S'élargir sous ta foi l'horizon tout entier. Que peuvent les corbeaux que la vermine écrase ? N'es-tu pas né pour vivre et plus noble et plus grand, Né pour saisir et mordre au sel de toute phrase Un peu du cœur naïf d'un soleil pénétrant ? N'es-tu pas là, si fort et si plein de toi-même, Si royalement jeune et constellé d'ardeurs, Oui tellement chéri par l'immensité même Qu'un enfant y boirait ses futures splendeurs ? Le monde est vieux, bien sûr, mais l'aube n'a pas d'âge. Les jours sonnent, vêtus comme d'amples secrets. Au-delà de tes mains, l'heure en vagabondage Imprime à chaque élan on n...