Oba
Michaël Booremans Désormais, ils récitent avec un troll accroché, perché sur l'épaule et ce troll leur murmure des insanités à l'oreille. Il est une sorte de gremlin affamé et appauvri, moitié mauvaise conscience et moitié tendance. Comme les miséreux qu'on voit courbés sur les trottoirs, cherchant d'invisibles miettes de crack dans les fentes du pavé, le troll prend son songe, son rêve, pour la réalité. Air du temps qui traque la faille, la faiblesse, par où il cognera. On aperçoit les reflets. Ils croient lutter contre le mal, on en picore les effets. Le troll se développe en mode coupable, la blague maladroite, le mot déplacé. Dés qu'ils croient identifier un air problématique, ils sortent l'artillerie lourde. Tout ce qu'ils ne savent pas braver dans la vraie vie, leurs faiblesses, leurs hontes, leur extrême droite à 55 % d'intentions de vote, ils peuvent enfin l'oublier, en adoptant une posture de supériorité morale sur un ennemi imaginaire : l