Still Fail
Dessin Anonyme |
Fêlure
Chercher à tous prix à tromper l'ennui Surstimulation du divertissement aux cernes toujours plus creuses Sissa Déposer un grain de riz sur la première case Deux sur la deuxième Quatre sur la troisième Remplir l'échiquier Ensuite doubler la quantité de grains sur chaque case Signer la mort du royaume, s'acquitter du prix du jeu d'apparence modeste Ebaucher des projets qui s'écrasent sur les têtes en couronne de cafards Inventaire de ressources d'épuisement s'additionnant au quotidien sur des épaules Ivresse jamais à la hauteur de l'intensité de promesses des amours avortées Du son, putain, du son ! Signal de feu et d'arithmétique Palamède Pour composer des instruments Repousser les avances du dieu de la guerre Divertir tout de même l'armée Ensuite oser une sieste La rater pour exister Bottom de l'axe Start au bottom Paradoxe railleur d'une vie Esprit de sérieux qui épuise Ruine qui dégrise Vaillante race de beurre épais Tragicomique du click Figure sacrificielle du trublion Fail pour la fable De l'oisiveté éhontée De la honte dissimulée Les pions vont à l'étouffoir Crains le pion, canaille L'un du plus beau noir, l'autre du plus beau jaune moutarde Avoir le même souffle mais pas nécessairement la même vie Des murs pleins de mâchoires de lapin et de yeux exorbités Le ciel dansant au-dessus des trottinettes endormies Tu permaculturises ? Donne l'empreinte, donne Rentrer dans les maisons, chez les cancres, en chantant Laisser filer le déroulement de paroles puis creuser un territoire tracé au scalpel Triomphalisme d'un refrain : So Sally can wait She knows it's too late As we're walking on by Her soul slides away But don't look back in anger I heard you say Aux petits yeux dodus et au mains de cuir noir, Attaskwa est calme et débonnaire alors qu'il se penche sur des roseaux, sur les queues de chats piétinés à côté d'un étang réfléchissant les nuages Il brille dans sa tête, a tout laissé à l'accueil comme une pièce de monnaie lancée sur le lit d'un ruisseau Wabami, regarde-le Kekenetama, il sait Il focalise le téléobjectif de son appareil photo et détaille les gouttes d'eau luminescentes de ton manteau scintillant Quand il avait écrit sur les femmes et sur leurs danses sauvages, c'était un masque Sur leurs montagnes, à la chasse des dieux, en chantant, en orgie, c'était un masque De la parole des mathématiques pour apercevoir une fraction, le soleil n'est pas dupe Il augmentera son volume pour rien d'autre Seul un endroit immobile et peut-être une nouvelle horreur extérieure, une autre hideur, pourra tamponner la beauté, la marque Pendant le rituel, il avait entendu, dans une parole ravie, parler d'une autre race plus belle, plus intense, qui endura folie sur folie, les nerfs tendus, qui redonnera un souffle au tabac sacré, en perturbant légèrement l'animal aquatique dans sa quiétude architecturale Nuit blanche, il se souvient des initiés, de leurs gestes, de leurs regards, des roues de lunes, de leurs épaules blanches du gland d'or tournoyé dans leurs doigts lourds Son monde est encore vierge pour les morceaux de hasard, pour la mémoire d'une vie déchirée, d'un enfant non secouru Dans le noir, alors qu'ils le poussent, ses pointes de cheveux passent dans leurs bouches Un peigne fin a peut-être été glissé dans ses cheveux pour détacher des lentes Qui vont-ils nourrir en premier ? De l'Atlas, le lion suit à la trace les gorges brûlantes et le scalp des crânes rasés Les hommes libres ont des mots pour le monde Leurs vies, à moitié révolues, restent pleines de rires Apporter la note éternelle de Sophocle On l'entendait déjà dans la Mer Égée Ce n'est pas une lamentation C'est une chanson d'amour |