Les yeux avides
Man Ray - Rayogramme - 1926 Tu apparais du fond de l'encre : Nous pouvons te toucher et te voir, Observer tes points de suture, Ton bassin, Ton buste qui se relâche. D'un engourdissement somnolent, Dans tes rêves, Tu meurs à chaque fois Te dressant dans le vide. Pourquoi te diriger Vers un couloir de souvenirs Si cela conduit à un rappel Perpétuel de ta mort ? Lorsque la lune Au front du paysage clair Pose dans le décor Sa lueur mécanique, Soulève encore ta paupière. Tu évites de marcher Dans le couloir, Tu évites de rentrer Dans la maison. Tu voudrais quelque dieu, Protecteur du voyage, Tes propres yeux deviennent superflus, Où la nécessité te traîne. Les dieux te témoignent de la haine Et t'affligent indignement. Le pessimisme mettant ses pieds nus, À découvert. J'ai vu tes yeux de Danois Qui me faisaient songer à l'amour, Le regard qui console Celui d'où naît l'affection. Noirs et brûlants, jeune homme, Noirs et brûlants, te...