Les yeux avides


Man Ray - Rayogramme - 1926





Tu apparais du fond de l'encre : 

Nous pouvons te toucher et te voir,
Observer tes points de suture,
Ton bassin,
Ton buste qui se relâche. 

D'un engourdissement somnolent,
Dans tes rêves,
Tu meurs à chaque fois
Te dressant dans le vide. 

Pourquoi te diriger
Vers un couloir de souvenirs
Si cela conduit à un rappel
Perpétuel de ta mort ?

Lorsque la lune
 Au front du paysage clair
Pose dans le décor
Sa lueur mécanique,
Soulève encore ta paupière.

 Tu évites de marcher
 Dans le couloir,
Tu évites de rentrer
 Dans la maison.

Tu voudrais quelque dieu,
 Protecteur du voyage,
Tes propres yeux deviennent superflus,
Où la nécessité te traîne.

Les dieux te témoignent de la haine
Et t'affligent indignement.
Le pessimisme mettant ses pieds nus,
À découvert.
 
J'ai vu tes yeux de Danois
Qui me faisaient songer à l'amour,
Le regard qui console
Celui d'où naît l'affection.

Noirs et brûlants, jeune homme,
Noirs et brûlants, tes yeux sont beaux.
Ils préfiguraient ta mort
Et après ta mort,
Les éclats manquants
Dans les cadres 
Qui t'avaient profondément blessé.

Où sont les perles te demandais-je ?

Tout le monde est endormi.

 Tu en as vu ... 
Tu en as vu ...

Le ciel, tu l'avais avalé
Moelleux dans tes paumes.
Le Soleil aussi,
Que tu portes à ton poignet
En bracelet
Comme une petite colline dorée.

Tes yeux comme du 40 % bu
Sont vidés d'opiacés terne
Une minute de plus 
Et ton socle s'écroule.

Stranded Lullaby
Black Rainbow

Ce n'est pas par envie
Du sort heureux
Dans les ailes claires des arbres,
Des verts hêtres,
Que chanter l'été à pleine gorge
Dans une intrigue dramatique. 

Personne n'a peur des gens qui sourient.
Ce qui souffle souffle,
Et ce qui ne souffre pas, 
souffle aussi.

Les champs de tes péchés,
Regrets et remords sont déjà vastes.

Lavez-le de tous ces contes.
















 

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