Béhavioriste

Flaubert, manuscrit de Un cœur simple

J'ai rêvé cette nuit d'un Flaubert à frange, le plumeau en main, caressant une commode et qui me transportait, par la magie de son regard, là où les rats s'endorment sur une pelure d'oignon ou sur un trognon de pomme

Il se mit à toucher mes genoux avec ses doigts bleus

Une boule de lumière jaune creusa le sol quand il ouvrit la bouche pour me répondre :

Force est la lèpre, violente est la gale
Je suis ce monstre hideux qui étouffe furieux ce qu'il aime le mieux
Je suis ce coup d'épée, ce coup de révolver que je fais tirer pour calmer ma colère
Roi
Prince
Ordre
Confrérie
Corporation
Dans leurs cervelles, des corridors qu'ils proscrivent à la roture au destin d'humiliations et de vétos 
Prêter de l'attention sans cœur, les gens font cela tous les jours
Tes larmes ont grossi comme une vilaine cicatrice
L'amour est inoffensif
Ne lie pas les deux à t'en rendre malade
Grâce qui se pend, qui a toujours ri, se penche, se gratte la joue contre la vitre
Triste tempête d'objets vivants devenant des choses
Comme j'en suis, je suis remplaçable
L'objectif fatigué de moi, j'incarne tout ce que je déteste 
Inviter la dérision
Répandre un échec
Cela ne me satisfait jamais 


Cher Flaubert,

Comme une ville dont personne ne parle la langue, où suis-je dedans ?
Quand je repense aux raisons de ma désaffection de l'humain, de mon désir de devenir un arbre,
je peux voir qu'à la racine se trouvait déjà le sentiment d'être passée à la trappe du temps.
J'ai erré, sans but, à travers de nombreuses discussions philosophiques, jusqu'à cette nuit dans un sommeil salé.
L'oppression dans laquelle je vivais, que je nomme forêt, me précédait comme vous me précédiez.
Sortir d'un baby-back pour m'aider à prendre mon temps et jouer de l'intellect comme d'un moteur n'est pas chose aisée.

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