Ventre rond
Huguette Caland - 1979 Elle désire comme on aime en hiver, Vision plurielle et multiplicatrice Elle s'expose, enveloppe ovale, Revêtue d'un caftan de veille, Que bien toute chose anime Dans l'urne pieuse des défunts calices Elle est bien moche et pourtant attirante Laisse au vague appétit des yeux, Deviner des organes précieux, Sous la pure distinction D'une silhouette qu'on rêve à une bique Son visage allègre et son ventre arrondi Sont une oraison vivante dans cette cuisine Ne fait pas de paquet-cadeau, toi qui ajustes les angles et les manières Toi qui produis et qui gardes À la faveur des dieux, Sur la montagne, Elle t'avait emmené Accoupler un jour avec l'autre Etouffer la dure guerre des regards, D'espérer d'avoir mieux Elle s'en ira en ermite, Dans les nuées du joli mois de mai, Quand elle ne sera plus ni pervertie ni battue ni souillée Alors elle sera civilisée