Molcha


Jean-luc Moerman mêle son pinceau aux classiques : Paul Delvaux


Nous sommes rose cramoisis
ll est courant de décliner la construction d'une nation.
La poussière s'accumule sous le magique devenu un peu moins civile.
Nous n'avons pas besoin d'être une maison.
Nos calendriers ont été divisés par dimanche passés
 A
ux bonnes heures de visite, tout est statistique.
La salle blanche est la salle blanche.
Comment vais-je les saluer ? 
Dois-je refleurir ?
 
Je chuchote un inventé
L'isolement est une défense savante quand tout ce que tu veux, c'est écrire un fragment 
Mes poings aux ciseaux, aux drogues, aux pilules, aux poings encore
Je porte dix colliers et une chaîne.
Prier pour les fermiers, les mains enfoncées dans la terre glaise, le poids du corps alourdi
Croire ce que l'esprit sait que c'est la ruine
J'ignore le cata physique. J'oins ma propre clavicule.
J'entends mon sang couler dans un murmure qui comble le silence
Mince ruisseau
J'entends le constant frémir dans ma poitrine.
Il se sent tout seul et lessivé
Une page baigne dans ma lampe, dans une lumière de chapelle
Somnolence tombant dans l'horloge, 
Remplissant le fond, je cherche le noir.
Une mort prudente tourne autour de moi, la poitrine est silencieuse
J'essaie de discerner parmi les ombres, mon ombre fine
Inutile de laisser quoi que ce soit au hasard. 
Je vais transporter le presse-papier d'un fichier à l'autre, les listes de contrôle partout
Tous les verres et miroirs, je m'y suis vue mille fois reflétée, toute fatiguée et impatiente.
Le silence me tourne autour
Peut-être, q
uand bientôt ils viendront me dire que le souper m'attend,
ils découvriront un corps ici, pâle et froid. 
La chose que j'étais, celle qui attend tout comme ces livres calmes et rigides que je n'ai pas encore lus
J'ai étendu mes bras et j'ai senti, le long des murs, tous les bords qui me suffisaient.
Sous la pluie, dans ma tête, une élégie pour les pas, quasi tus.
Les corps rouillent esquissant leurs mains rouges, leurs visages avides de vert
 vers une lumière que nous balbutions, que nous peinturlurons
Quand en automne, nous sentons que nous devenons immobiles,
c'est une sorte de chant liturgique
Ils ont faim et exigent l'impossible
Se battre en lyrique
Dire une prière pour les insomniaques
Si personne n'ouvre la porte, cours fou








 

 

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