Loco






Parcourant mon enceinte, je traverse l'astrophore de mes rêves, 
La main sur le front.

Je passe, toute droite, dressant ma tête, avec un pas sonore qui inquiète. 

Si l'objet souvenir existe comme tel, il est de mauvaise facture
Où lentement passent les heures heures creuses 
Comme lors d'un enterrement.
Masque mortuaire planté dans l'asphalte. 

Saison sèche de sifflements, la loco tremble sur ses bases,
Cahote lentement,
Dans une Europe vêtue de mille petits feux multicolores
Qui se mettent à l'ouvrage
Dans une forge aux nombreux clameurs qui semblent sourire à mon habit clair,
Lequel contraste,
Au demeurant,
Avec la moue à moitié vide que forme ma bouche. 

Mes mains égarées, mes genoux unis,
En écoutant l'hymne éternel du nid, 
Une mouche sur le papier, à pas menus, considère mes lignes inégales.

Je la sens trop l'amertume de mes pleurs,
Ecoutant encore le clocher pour qu'aujourd'hui mes oreilles s'inclinent.

J'aimerais en regroupant des souvenirs divers,
Voir mes rapides années s'accumuler derrière moi.

Je me rappelle de mes tendresses vagues, de mes aveux fous, de ma franchise
Prenant ma vie, la leur, la sienne. 

Et comme inoccupée par l'âge que mon cœur a trompé, 
Je me rappelle de ce jardin solitaire au Botanique
Où un incarnat léger illumina mon visage,
Traversant un orage où mon âme fut longtemps en proie à l'angoisse.



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