Cloche

 





Sonnez, cloches sauvages, au ciel sauvage.
Le nuage volant, la lumière glaciale :
L'année se meurt dans la nuit.
Sonnez, cloches sauvages, et laissez-la mourir.

Sonne l'ancien, sonne le nouveau,
Sonnez cloches heureuses.
L'année s'écoule, laissez-la partir.
Sonnez le faux, sonnez le vrai.

Sonnez le chagrin qui sape l'esprit
pour ceux qu'ici on ne voit plus.

Sonnez la querelle des riches et des pauvres.
Sonnez en réparation à toute l'humanité.

Sonnez une cause lentement mourante,
et les anciennes formes de lutte entre les partis.
Sonnez dans les modes de vie les plus nobles,
avec des manières plus douces, des lois pures.

Sonnez le besoin, le souci, le péché,
la froideur infidèle des temps,
Sonne, sonne mes rimes lugubres
mais sonnez le ménestrel le plus complet.

Sonnez le faux orgueil en place et à sang,
la calomnie civique et le dépit.
Sonne dans l'amour de la vérité et du droit.
Sonnez dans l'amour commun du bien.

Sonnez les vieilles formes de maladie infecte.
Sonnez la convoitise rétrécissante de l'or.
Sonnez les mille guerres d'autrefois.
Sonnez les mille ans de paix. 

Sonne l'homme vaillant et libre,
le cœur plus gros, la main plus gentille.

Sonnez les ténèbres de la terre.
Sonnez dans le Christ qui doit être. 

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