Twice Bitten

 

René Magritte - Principe de Plaisir  




La longue nuit que j'ai passée à penser que la réalité était l'histoire de l'espèce humaine : 
le vaincu à la recherche du vaincu.
Dans l'air doux, il était difficile de croire : il n'y avait rien devant nous hormis l'ennemi et la mort.

Bercer des rythmes sur une chaise à bascule, passer sa main dans ses cheveux,
des kilomètres de voyage dans le regard :
de simples choses de la vie, mon cher,
des choses simples de la vie.

Ayant ramé plus loin vers ma fenêtre, quel est mon genre de religion à la dérive dans l'obscurité ?

Comment peut-il y avoir trop de mains à serrer et d'étoiles ?

Mercantilistes, gouverneurs et prédicateurs.
L'imagination et ses produits repoussent si souvent le but
et certains d'entre nous n'aiment pas ça et veulent savoir ce que cela signifie.

Je ne te tirerais jamais dessus même si tu étais la seule viande aux alentours.

Quoi qu'il en soit, je sympathise avec un semestre de division inférieure qui sonne un peu Dante.

Je serais fallacieuse si je disais qu'être comprise n'est pas important pour moi
entre le plafond de vie privée et le plancher de la parole publique,
entre la pièce et la main qu'elle croise. 

La neige pourrait sembler magnifique mais si peu praticable
comme l'idée de finir sur une rime interne des médiums et des clients,
même si je privilégie le brillant malgré l'image mat que j'ai déjà savourée,
celle de la blessure auto-piquée
comme un poème d'auto guérison.
 Celui avec un cocon fermé et des épines.

J'en étais venue à croire que ce qui est beau avait plus à voir avec le fait d'oser se prendre au sérieux,
de garder le cap, quel qu'il soit.

 C'est le drame du sentiment où nous trouvons un tel problème esthétique de nos jours.
Nous recevons de si belles fioritures, des opportunités insondables
 pour transformer l'alphabétisation d'un évènement.

Chaque goutte a en elle l'étrange désir fou d'être l'océan.

Que la marée qui pénètre même maintenant la lèvre de la compréhension
te porte au-delà du visage de la peur.
Puisses-tu embrasser le vent puis t'en détourner.
Certain qu'ils aimeront ton dos.
Puisses-tu ouvrir les yeux pour arroser l'eau qui s'agite pour toujours
et puisses-tu dans ton innocence naviguer de ceci à cela. 

Encore une fois, je ne sais rien.
Les ténèbres des errances quotidiennes du jour ont repris, 
les ténèbres de la voix qui compte et mesure, se souvient puis oublie. 

Une grande partie de chaque année est inflammable,
Flamme orange tourbillonnante des jours où il y avait quelque chose et tout-à-coup pas.
Une absence laissant un espace pour les papillons de nuit qui épousent l'air dans une danse rapide.
Liste des courses, poèmes partiels.

Bientôt quand je marcherai, pendant que je rêve, l'aube engloutie remuera l'énervant et la danse
et dans le feuillage dans lequel je serais assise, 
chaque coin de terre, de haie, de fleur de butte d'un poète deviendra une cendre chaude.

Je dis très sincèrement et désespérément Bonne Année ! 

C'est comme ce moment, cheveux ébouriffés, dents enduites dans l'air vicié du lendemain matin,
en se précipitant pour un taxi, collants et chaussures en main,
où tu rencontres n'importe qui ou quoi qui pense te connaître.

Je lui consacre une pensée solennelle au milieu de mes jours trop irréfléchis,
ce moment sobre, tristement chargé de beaucoup de blâme avec peu d'éloges.

 Mon verre est rempli, ma cigarette est allumée, ma tanière est toute d'une lueur douillette,
et, bien au chaud, devant mon radiateur, je m'assois, 
et j'attends de sentir la vieille année s'en aller.

Vieille année sur la scène du temps,
vous vous tenez pour saluer votre dernier adieu :
un instant et le carillon du souffleur sonnera le rideau pour vous.

Votre mine est triste, votre pas est lent,
vous vacillez comme un sage dans la douleur.

Pourtant, retournez-vous, Vieille année, avant de partir, et affrontez à nouveau votre auditoire.
Ce visage de sphynx, lointain, austère.

Et toi, voisin de ma droite si richement vêtu, si élégant,
que vois-tu dans cette vielle année qui rend ton sourire si gai et prompt à la discussion ?
Quelle opportunité manquée ?
Quel gain d'or, quelle place d'honneur ?
Quelle splendide espérance ? Optimiste ?
Qu'as-tu envie de lire dans ce visage flétri ?

Et toi, profondément rétréci dans la pénombre,
que trouves-tu de beau dans ce regard vaporeux ?
Quelle menace d'un destin tragique ? Quel sombre condamnant hier ?
Quelle envie de crime, quel mal fait ?
Quelle forme de peur froide et opposée ?
Que vois-tu dans l'année mourante ?

Et ainsi de face à face, je vole parmi les innombrables yeux qui fixent et fixent.
Certains sont éclairés par l'approbation, et certains sont assombris par l'espoir.
Certains montrent un sourire, d'autres un froncement de sourcils.
Vieille année fatiguée, il est temps de partir.

Ma cigarette est éteinte, mon verre est sec, mon feu aussi est presque cendre.

Vieille année, nous avons été camarades vous et moi,
je remercie Dieu pour chaque jour de vous.



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