Nada
Michael Borremans. Je rentre d'un séjour en Andalousie mon amour Anoche cuando dormia que una fontana Dentro de mi corazon Ibendita ilusion Esta semana, a la sombra, Que resume nuestros pequeños miedos Y nuestras grandes valentías J'y ai trouvé ce que je perds à chaque fois que je rentre : L'humilité sans titre honorifique, sans habit doré et ombré, hombre hombre Faux talent, abaisse et ramasse, amasse Trop droit, trop dur, trop haut, trop fier pour se courber Le mérite vrai est aveugle sous l'habit d'un vulgaire ignoré, D'un sang qui ne déborde pas, d'une jeunesse qui ose se remémorer Le sot qui se tait cache sa nullité. Andalousie qui parle fait désirer sa cause. On reconnaît celle qu'on a trop écouté historiquement, De longues heures rapides, Des siècles de jours gais Qui arrachent un sourire pour apporter sa grâce J'essaie bon gré mal gré d'imiter la femme andalouse devant mon miroir Quelques efforts superflus, Ma bouche forme une grimace Ou une ride de plus Brise le phoenix, À voix haute, Entre ici et là Je suis une femme de peu, La fille de rien Digne fille de savante race, Rien en soi ne m'embarrasse Je laisse deviner le prix de pacotille De ce tube musical, Comme un dernier recours, un dernier nœud à retordre Je saute de flaque en flaque dans mes souvenirs caniculaires J'embrasse avec ardeur les baisers que le temps me laisse Je me parle, là, ce soir, sur mon toit, Avec du feu, quelques bougies J'éprouve un saint épanouissement, Un plaisir souverain qui parfois se renouvelle. Mes yeux fatigués s'agrafent en couleur, en relief et en stéréo, Gouvernés par la musique du flamenco Des époques, j'ai senti les affronts. L'âge n'affaiblit pas mes sens Mais le fardeau des ans affaisse et fige mon cœur Ola Musique Ola Qué Tal : Charme allié de la bonté, Idiote grossière Je ris pour deux J'en rajoute une couche Je m'esclaffe Mon visage se plisse Et ne juge pas Ni ne prends pour du vrai tout ce clinquant moqueur Ma pensée du moment attend qu'on l'accueille Ma modestie, je la cale sous la feuille que je roule Andalousie mon amour Garde moi près de toi : Voilà ce que j'aurais voulu crier dans l'avion Grenade, Nous nous sommes enlacées toutes les deux sous tes criques dans une atmosphère suffocante sous l'astre doré. Sous de longs baisers salés, Les lèvres rouges Quand on souffre le plus, On s'adapte et on adopte un air joyeux Alors je vais arborer une nouvelle grimace au dehors, Tourner sept fois ma langue dans ma bouche En pensant à elle, Avant que ma pensée du jour Qui ne sera pas reprise, Une fois qu'elle se sera envolée, Trouve un passage Vole jusqu'à Cordoba Qui ne se repent jamais de son silence Des bras, des éventails, Des fleurs, des peignoirs, Des volants, des talons, De fins cheveux noirs, De lourds cheveux blonds, Dans ce lieu de proximité à l'histoire défunte Dompteur familier Ou muse hautaine, Des femmes sans cancan Ni chichis mais froufrous Où l'on célèbre tout et rien sans orgie |