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Bosquet

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  Kelly de Meyer.  Purée de banane écrasée, Ça dépend du tarif. Je n'ai de palpitant qu'en mon front. Jürgen est fier de sa croix reluisante. Il s'est donc fait un blaze ?  Nullement. Il a pris rougette. Sa main a jeté toute la soule que pouvait contenir sa bouche. Ça dépend du tarif. Certains dynastes clameurs Pleurent, de toute leur hauteur élastique, Contre ce régime de corrupteurs. Ça dépend du tarif. Qu'on lui glisse juste un dernier mot à l'oreille avant l'inhumation :  Au régime du nougat, force et honneur. Par la faute d'un corps lourd et mort D'un corps injuste et attitude démente Ça dépend du tarif. Il n'est rien que l'argent et l'or ne procurent : Drama, places, rangs, puissance, Droiture, savoir, dévouement amer De majorités parlementaires. Captiver cet homme captif à force de patience. Tout contrefaire puis tout réduire. La période comble le vide de la langue au tiers du parfum Qui se maintient et se retient Au bord de chaque hal...

Ave

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Ed Ruscha Juste un mot pour que tu m'entende pousser une plainte et un petit cri, pour faire réagir ta belle cire. À ce bourreau, toi, tu disais : Mon Père Son forfait exécrable et infect ne t'a-t-il pas mis hors de toi ? C'est ton tourment que tu tentes d'apaiser en te courbant une nouvelle fois sous cette croix qui te pèse, dans son dogme implacable. Tu n'es pas tout à fait certain encore de ta foi, autrement tu ne gémirais pas.  Tu ignores dans quel gouffre tu t'es précipité dans l'erreur.  Nous devons rester sur le bord, attentant de nouvelles perspectives. Soit les flammes, soit le rien, soit le néant, et faire pâlir nos fronts. Pâleur pour pâleur, nous pâlissons. Espoir pour espoir, nous désespérerons. Plans, prochains crimes.  Qui aimeraient briser en mille éclats, ce globe infortuné ? Nous dormons peut-être la nuit au fond de l'avenir, à travers des débris sauvages, au dessus des charniers oniriques. Qui saluerons-nous à nos querelles respectives...

Ombre indigène

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Edith Dekyndt. Il aime son élève. Elle, elle aime ses cheveux et ses cils Et les colibris noirs qui battent leurs ailes, Témoins de leur discussion. Entendre son cœur palpiter plus fort qu'un volcan. Ses lèvres qui irriguent la terre, Son tissage à elle jouant avec le vent Parmi les plates urbaines. Peau gercée, mains calleuses, nattes de mât tissée. Elle apportera de l'eau en bouteille et des fruits avec des racines. Ils se rencontreront et se renommeront à chaque fois. Il viendra au rendez-vous prévu sous la pluie de plomb Pour que toujours persiste la graine de l'eau. Diviser le temps en deux Sous la spirale lassante des jours, Pour qu'à nouveau fleurisse la langue et l'évolution, Revenus des rêves de l'Indien. Aimer l'argile verte sous ses pieds nus. Observer et explorer son corps avec ses mots. Percevoir son aspiration la plus profonde. Il la dépouillera de sa terre, Il jouera avec ses atours sans attestation. Elle lui procurera ses pas prochains et ses...

Exotica

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Jessica Harrison.

Une chèvre dans le repère d'un lion

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Bri Gawkoski - Collages Comme le scorpion, mon frère, comme le scorpion. Tu es comme le scorpion dans une nuit d'épouvante. Comme le moineau, mon frère, Dans ses menues inquiétudes. Comme la moule, mon frère, Tu es terrifiant, mon frère, Enfermé et tranquille. Tu es terrifiant, mon frère, Comme la bouche d'un volcan éteint.  Et tu n'es pas un hélas, tu n'es pas cinq, Tu es des millions.  Tu es comme le mouton mon frère, Quand le bourreau, habillé de ta peau, Quand l'équarisseur lève le bâton, Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau. Et tu vas à l'abattoir, En courant presque fier. Tu es la plus drôle des créatures en somme. Plus drôle que le poisson qui vit dans l'amer,  Sans savoir l'amer. Et s'il y a tant de misère sur terre, C'est grâce à toi mon frère.  Si nous sommes affamés, épuisés,  Si nous sommes écorchés jusqu'au sang, Pressés comme la grappe pour donner notre vin. Irais-je jusqu'à dire que c'est de ta faute ?  Non.  Mais tu...

Bailey

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Michael Borremans. Ballon 2.  La lune,  Petite pelote de ficelle dans le zodiaque, Comme un ressort agréable,  Donnant l'impression d'être délivrée De cette peine rendue publique et urgente, Est plaquée contre un mur de la cour de la clinique Où sont alignés inégalement quelques chariots. Dans le blanc champs clos De sa dernière résidence connue, Les pas nombreux,  Les murmures s'entrecroisent, Se rapprochant des grilles blafardes de son lit. Clinique, hôpital,  Hôpital, clinique. Souriante pension cynique. Une suite logique :  Issue de sa mémoire, Qui dure à être vive, Avait été dressée devant elle Parmi les nombreuses tours aux mille fenêtres Et jardins verdoyants. Semblant d'hotel de vacances  Accueillant les cafés des machines électriques Au goût de larmes amères et nauséeuses. Tandis qu'elle se cramponne péniblement Aux lumières de son âme, Résistant à une énième glauque bouffée délirante  Dans ses draperies, Les sorties de route n'ont j...

Ne perdons pas le Nord

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Qui a fait ça ?  Faire la gueule au ras des fleuves et rivières Au milieu du tas d'os muets, Des serpents domptés, Des espoirs furtifs, Des rêves échoués rampent. La lourdeur se calcule en étages, En longueur d'escaliers. Course.  Sauter un peu plus haut,  Retomber sur ses mains pleines de henné. De haine ?  Qui pousse tordu A du poil au cul Et des bras tendus comme une symétrie neuve. Regarder les feuilles tomber des oliviers, La posture immobile avec un chapeau de coyote imprimé sauvache Ou sous une chemise blanche sans col d'une autre teinte,  un peu cassée, Qui voit de près s'approcher la menace.  Donne-moi ton bruit, Donne-moi ton angoisse, Donne-moi tes larmes, Donne-moi tes sueurs Le long des couloirs en cuir doré. De l'indice, Du renseignement,  Tu es la faute, Rends toi dans la forêt, Coup de chapeau dans ta tête. Arrache un cri, Pour dormir ou ne pas dormir,  Jour et nuit. Ta souffrance est à la base de ton exil. Herbe séchée, sang brûlé...