Ombre indigène

Edith Dekyndt.





Il aime son élève.
Elle, elle aime ses cheveux et ses cils
Et les colibris noirs qui battent leurs ailes,
Témoins de leur discussion.

Entendre son cœur palpiter plus fort qu'un volcan.

Ses lèvres qui irriguent la terre,
Son tissage à elle jouant avec le vent
Parmi les plates urbaines.

Peau gercée, mains calleuses, nattes de mât tissée.

Elle apportera de l'eau en bouteille et des fruits avec des racines.

Ils se rencontreront et se renommeront à chaque fois.

Il viendra au rendez-vous prévu sous la pluie de plomb
Pour que toujours persiste la graine de l'eau.

Diviser le temps en deux
Sous la spirale lassante des jours,
Pour qu'à nouveau fleurisse la langue et l'évolution,
Revenus des rêves de l'Indien.

Aimer l'argile verte sous ses pieds nus.
Observer et explorer son corps avec ses mots.
Percevoir son aspiration la plus profonde.

Il la dépouillera de sa terre,
Il jouera avec ses atours sans attestation.

Elle lui procurera ses pas prochains et ses larmes à venir.
Mais jamais, de leur instinct,
Ils ne seront maîtres de tout sauf d'eux-mêmes.

Ils sont, tous les deux, à présent cela.
Ils sont ici, 
Ils sont ceux-là.

Il suivra son cri.
Elle suivra sa trace sur le sentier escarpé.

Ils sont forts et têtus,
Se repérant avec la boussole de leurs ancêtres.

Regarder comme la vie a fleuri.
De rebellions pour une existence pleine parmi les impies.

Imhotep, Imhotep.

lAB7S lAB7S


 

 

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