The Well

 

Petra Collins

Boire du vin blanc seule, griller du poulet, rire alors que les flocons de neige tombent.
Je pense à leurs formes, douze branches, dendrite stellaire, triangulaire.
 Colonne coiffée se dissout sur mon visage sous un ventilateur de plafond,
je me souviens de nos heures derrière un rideau.
La scénographie est peu décorée.
Mon unique luminaire imposant étant un chien.
Non, pas un caniche mais un chien de berger.
J'avais distillé mon chagrin pour une légère gorgée de génération désinvolte.
J'ai une attitude similaire dénigrant ma valeur.
Il n'y avait pas d'argent.
Pourquoi était-ce devenu si grave tant ils ont commencé à suffoquer avant que je n'ouvre la bouche ?
Comment le savaient-ils ?
Six heures au Machu Picchu.
Je me sens coupable de faire rire à mon détriment. Je ne veux pas être qualifiée d'humoriste.
En 47 ans, j'ai vécu certains instants qui étaient électriques, le bonheur de mes pieds
sautant de flaques d'eau en flaques de merde.


Le bourdonnement du téléphone en attendant, excitée, l'annonce de la mort de ma mère.
Les 30 minutes qu'il a fallu pour perdre ma virginité dans une chambre verrouillée.
La voix rauque de mon père quand je lui avais annoncé sa mort prochaine
après l'avoir mis sus les barreaux

Je m'étais fait décharger des chevrons et je les avais portés.
Et bien, pané ! 
J'avais écrit une légende :
cette petite robe rose à volant, taille 9 ans, me fera gagner du beau et bon.
Cancer du pancréas fulgurant lui avais-je dit en rêve devenu réalité bienfaitrice.

J'ai passé ma matinée à remettre mes petites épingles en place.
J'ai dormi une demi-heure plus tard puis j'ai changé de drapeau.

Personne ne peut écrire des choses ironiques, à moins d'avoir un profond sentiment d'injustice 
envers les membres de la race de ta propre famille qui étaient également victimes des stupides,

et stupides victimes.
J'ouvre la fenêtre, je souffle puis je sors.
Je traînerai ces souvenirs infantiles hors de mon appartement.
 Je les déposerai dans un trou qui avait été creusé par mes soins, une nuit de fugue, aux Étangs,
 lorsque j'avais enterré, prépubère, mon volatile.
Encore plus profondément dans la terre,
le trou s'étend maintenant à plus d'une centaine de mètres sous la surface.


Chaque semaine, je fais le tour du pâté de maison et donne, à chaque humain que je croise,
tape imaginaire sur l'épaule : 
poke. 
Premièrement :
cela me permet de m'assurer qu'ils sont toujours en vie.
Ce dont je doute parfois.
Deuxièmement : 
cela me donne une chance de savoir s'ils veulent partir immédiatement
ou s'ils préfèrent rester un peu plus longtemps dans la cour des miraculés.



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