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Affichage des articles du 2019

The Well

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  Petra Collins Boire du vin blanc seule, griller du poulet, rire alors que les flocons de neige tombent. Je pense à leurs formes, douze branches, dendrite stellaire, triangulaire.  Colonne coiffée se dissout sur mon visage sous un ventilateur de plafond, je me souviens de nos heures derrière un rideau. La scénographie est peu décorée. Mon unique luminaire imposant étant un chien. Non, pas un caniche mais un chien de berger. J'avais distillé mon chagrin pour une légère gorgée de génération désinvolte. J'ai une attitude similaire dénigrant ma valeur. Il n'y avait pas d'argent. Pourquoi était-ce devenu si grave  tant ils ont commencé à suffoquer avant que je n'ouvre la bouche ? Comment le savaient-ils ? Six heures au Machu Picchu. Je me sens coupable de faire rire à mon détriment.  Je ne veux pas être qualifiée d'humoriste. En 47 ans, j'ai vécu certains instants qui étaient électriques,  le bonheur de mes pieds sautant de flaques d'eau en flaques de merd...

Ama

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Jean Cocteau. Comment ne pas trahir le monde quand on est issu du populaire ? Comment ne pas trahir des mèches éventuelles quand on a pu allumer des têtes pensantes ? Comment ne pas trahir la liste des choses à partager dans une gigantesque entreprise de crétinisation ? La trahison des visions ? Certaines choses s'alignent. Ceci n'est pas une épiphanie. Ils veulent tous passer notre civilisation au demak'up. Parler la langue de l'ennemi. Rendre coup pour coup. La normalité actuelle ressemble à l'odeur du linge frais. Je suis attirée par elle parce que je ne l'avais jamais sentie auparavant. Le panneau d'affichage NO ONE CARES se profile au-dessus de la rampe de sortie. Les mains tremblantes, il tourne des feuilles bordées de tonnerre depuis la scène d'ouverture.  Enfant clean, je ne te demande pas de m'apporter un message plein de symboles et de prudence. La marge de la page découpée se confond avec le texte. Le bleu, plus hagard que l'écume, qu...

Consomption

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  Emilie Ickx Je suis allongée sur mon canapé sous le lampadaire doré. Le ciel commence à se nettoyer mêlant son cocktail de tristesse, un déluge puis un creusement,  le temps d'une danse ou d'un baiser de plus avant qu'il ne commence à s'assombrir plus intensément. J'écoute la grande horloge en métal de la cuisine. Son pendule claque d'avant en arrière, sa musque épure toutes les heures. Pour mon peuple, prêtant sa force aux années précédentes, chantant partout leurs chansons d'esclaves, leurs chants de jubilés. Pièce par pièce, recoudre des corps.  Une courtepointe qui raconte l'histoire du passage au milieu vers le centre de la Terre,  des racines arrachées puis replantées.  Laver, frotter, traîner sans jamais gagner sauf la rotule amoindrie.  Rire, danser, jouer, boire du vin. Épouser ensuite leurs camarades de jeu  pour mourir à petit feu plus tard de consomption, de lynchage, d'anémie, de carences.  Rat King des créatures indivisibles. Laiss...

Bestiae et Homines

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Androclès, esclave romain, retirant une épine de la patte d'un lion John Dickson batten - 1910  Je ne peux pas faire une descente dans mon passé pour de la matière première parce que mon passé est si ennuyeux, donc je dois tout inventer. Je me dis que ce serait bien de créer une aventure, une story. Ma mère était issue de Larache. Un mini sanctuaire. J'essaie de sauver son âme qui me manque. Belle citation du Philosophe Alain : La mort est une maladie de l'imagination. Je n'ai jamais compris tous ces gens qui disent que mourir dans son sommeil est la plus belle des morts. Un rêve ou le cauchemar ? Avec ton disque dur qui observe, un a un, chaque organe s'effacer, jusqu'à lui, le dernier. Tu parles d'un kif sublimé ! Bien que, c'est peut-être l'inverse au fond : d'abord le cerveau et le reste suit, ce serait plus logique puisque notre cerveau contrôle tout notre corps et que, même, après un décès, certaines choses continuent les jours suivants à p...

Pieds secs qui pincent

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Quand il jette en dansant Son bruit vif et moqueur Ce monde rayonnant De métal et de pierre Me ravit en extase Et j'aime à la fureur Les choses où le son Se mêle à la lumière  Les yeux fixés sur moi Comme un tigre dompté D'un air vague et rêveur Elle essayait des poses Et la candeur, unie à la lubricité Donnait un charme neuf A ses métamorphoses  Pour troubler le repos Où mon âme était mise Et pour la déranger Du rocher de cristal Où, calme et solitaire Elle était assise La nonchalance et la désinvolture D'une coquette aux airs extravagants Pour dire vrai Je crais que ta coquetterie Ne troue pas un prix digne de ses efforts Qui, de ces cœurs mortels Entend la raillerie ? Les charmes de l'horreur n'énivrent que les forts.  Pourtant, Qui n'a serré Dans ses bras  Un squelette Et qui s'est nourri Que des choses du tombeau ? Qu'importe le parfum, L'habit ou la toilette. Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.  En tout climat Sous tout soleil L...

Amorite

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Basquiat - Equals Pi manquerait un souffle                                                                                                                 brise légère                                          silencieuse aérienne, tenue                                                                                                       venue on ne sait d'où ...

A6UL

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