José Paulus . Un jour, Un jour, bientôt peut-être Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers. Avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînement de fil en aiguille. Vidés de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier. A coup de ridicules, de déchéances, (qu'est-ce que la déchéance) par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables. Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme une immense trouille. Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel,...