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Saturn dévorant son fils

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Goya par Luke Chueh Il se trouvera des abattoirs flamboyants autant de fois que la raison s'évapore de la plus lourde des manières en un jour substantiel  N ous qui n'avons jamais eu de belle enfance, nous peindrons l'image d'un porc Une bête solide tout d'une pièce sans jointure et sans cou Tangage dans les bas fonds, l es balourds mastoc s'y entrechoquent  dévoilant des globes oculaires saisissants Bosse borgne, q uitte à mourir en épectase, l e goupillon et  l' étendard turgescents se dressent comme un seul homme Des muscles et des pierres, le buste droit, la poitrine gonflée à la recherche d'un artefact doré inappréciable Q ue Satan nous vanne dans son crible Les femmes frôlent sa robe en gai cortège Les petits enfants sautillent sous ses pas Des grues immenses crucifient le ciel Le feu à toutes les fontaines Nous sommes les hanteurs des mers fatales où s'échevèlent les couchers sanglants, les mers basses, hautes, étales, vers lesquelles on crie

Bestiau

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Il s'agit de sang, de neige et même de pellicules. Les étrangers savent.  La rencontre et la consommation de peau lancent tous les navires. Partout une nation attend un radeau en carton qui s'imprègne. Partout un verre d'eau.  Nager avec les morts vers des ligues qui ne peuvent pas être atteintes.  Grandir et briser le chagrin en îles de pierre cuite au soleil,  immergées dans le sel des baisers usés par l'ardeur de l'Océan implacable comme tout amour fort.  Café à base de tortillas brûlées de charbon noir et tendues à travers un chiffon. Rien que des tortillas pour apaiser la faim et des haricots bouillis sur le feu qui illuminent les visages, réchauffent les ombres.  Deux hommes frissonnent, tasses à la main comme deux petits foyers d'eau. Bougies en sucre pour le voyage.  Deux Nicaraguayens qui écarquillent les yeux comme des chats des rues.  Ils parlent à peine. Ils fixent le sol, ses fissures et crevasses, la cendre de bois carbonisé. Une nuit éclairée par

Evol

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Ce ne sont pas seulement des coquilles qui ont craqué, comme si une planète tremblante donnait des signes d'une mort progressive   mais un tout qui craque.  Parfois, nous devons nous battre avec des gens.  Il y a des Ubermensches, en formation collégiales choyés, dévorant des manuels de Nietzsche et de physique,  des tas de poulets rôtis qui développent leurs muscles et leur (auto) suffisance pour attiser leur rage contre des gens simples.  Il y a des entrepreneurs avec des comptes bancaires négatifs et un mantra je m'en foutiste  ne voulant rien d'autre que faire leurs preuves aux combats de rue ou dans la cage. Beaux sans être sentimentaux. Brutales sans être cruelles. Il y a ceux qui restent dans leur sillage, spectateurs permanents des autres mécontents,  parlant de tout sur le même ton. Qui ne disent simplement pas ce que vous aimeriez qu'ils disent.   Des gens qui éclatent de rire nerveusement, des mâchoires métalliques,  un son ricanant, un grognement de tronçonn

Okay

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John Lurie Dans le cruor sur le goudron, Muzet trace alors deux flèches : une désignant la cane plantée et son enveloppe qu'il laissera se décomposer dans une guitoune puis l'autre pointant sa robe, se demandant avec quel jus, Stella, repeinte au raisiné, poursuivra son échappée dans le populeux.

Objectal : Animatus

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Most of the Ones we killed The Ones we hate the most Most of the Ones we used The Ones we loved the most One day We'll give everyone knives and guns  And let them kill each other And the people who remain Will be the the rulers of the mankind  

Palette au couteau

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  Salman Khoshroo. Blanc sur Blanc. La joie est venue de partout. Rose le peau de pêche, rose à la pomme, blanc à la poire. Voile après voile, lutte pour les criquets plumeux. Babillage de décembre. Panache jaune pour les saules. Doux comme un spray de Ventoline. Langues des amoureux de la châtaigne, des peupliers. Cheveux soufflés par le vent. Chênes et sycomores nus, sans confort, endoloris par l'acier, par l'observation sombre et vieille. Les arbres sont témoins de tout.         Courtiser les robes des hêtres, des mélèzes éclaboussés d'or, jusqu'au souffle d'amour du lilas. Si les indisciplinés sont mon besoin, qui reconnaîtra un imbécile essayant d'imiter la flèche avant de lâcher l'arc ? Le mépris érige un large cadre que presque tout le monde peut traverser. Ne tente pas ce voyage sans un fouet pour l'effort. Pause. Les étoiles astrales et pâles sont apparues au cornouiller. Les brumes sont devenues pink sur le rouge Bud. Nous sommes tordus et tord

Leap

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  Gustav Klimt Bord rouge de lune, il n'y a pas de meilleur rouge. Brillance comme le sang qui tombe dans le temps. Le sang et les intervalles, les laps sont ce que les dieux boivent. Retour au même delta : or rose. Avril : le mois de la maturité sexuelle des poissons femelles, des esturgeons en particulier, où les ombres se déplacent et les arbres ont le mal de vert. Croire ce couple qui, en ce jour, vient piqueniquer. Ils paient la pluie, peu importe le vent. Ils étalent leur pique-nique sous un sorbier rabougri. Croyez ces monticules étranges, cette blague géologique. Croyez le couple maintenant trempés jusqu'à la peau. Soyez heureux de ne pas avoir de véritables rois. Croyez en la pierre et mangez-la. Croyez le couple qui a fini son pique-nique et font l'amour habillés sur l'herbe humide. Etendre leur rêve anxieux, leur  spleen q uand la conscience a des yeux a u  cœur,  la dent des vieux chagrins. Se taire sous la douleur, l es paupières rougies, l es yeux de givre