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Ne perdons pas le Nord

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Qui a fait ça ?  Faire la gueule au ras des fleuves et rivières Au milieu du tas d'os muets, Des serpents domptés, Des espoirs furtifs, Des rêves échoués rampent. La lourdeur se calcule en étages, En longueur d'escaliers. Course.  Sauter un peu plus haut,  Retomber sur ses mains pleines de henné. De haine ?  Qui pousse tordu A du poil au cul Et des bras tendus comme une symétrie neuve. Regarder les feuilles tomber des oliviers, La posture immobile avec un chapeau de coyote imprimé sauvache Ou sous une chemise blanche sans col d'une autre teinte,  un peu cassée, Qui voit de près s'approcher la menace.  Donne-moi ton bruit, Donne-moi ton angoisse, Donne-moi tes larmes, Donne-moi tes sueurs Le long des couloirs en cuir doré. De l'indice, Du renseignement,  Tu es la faute, Rends toi dans la forêt, Coup de chapeau dans ta tête. Arrache un cri, Pour dormir ou ne pas dormir,  Jour et nuit. Ta souffrance est à la base de ton exil. Herbe séchée, sang brûlé. Il existe des bêt

Le Lumineux

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Johan Van Mullem. Rappelez-vous l'objet que nous vîmes mon âme, ce beau matin d'été si doux. Au détour d'un sentier,, une charogne infâme, sur un lit de cailloux. Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grandeur nature, Tout ce qu'ensemble elle avait joint. Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir. La puanteur était si forte, que sur l'herbe, Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnait sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons de larves Qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons. Tour cela descendait, montait comme une vague Où s'élançait en pétillant, On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une

La vagabonde

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  Sandrine Bonnaire. 1985.  La vagabonde. Pitoyable sœur ! Que d'atroces veillées je lui dus ! Je ne me saisissais pas fervemment de cette entreprise. Je m'étais joué de son infirmité. Par ma faute nous retournerons en exil, en esclavage. Elle me supposait un guignon et une innocence très bizarres, et elle ajoutait des raisons inquiétantes. Je répondais en ricanant à cette satanique sœur, et finissais par gagner la fenêtre. Je créais, par delà la campagne traversée de musique rare, les fantômes du futur luxe nocturne. Après cette distraction vaguement hygiénique, je m'étendais sur une paillasse. Et, presque chaque nuit, aussitôt endormie, la pauvre sœur se levait, la bouche pourrie, les yeux arrachés, telle qu'elle se rêvait et me tirait dans la salle en hurlant son songe de chagrin idiot. J'avais, en effet, en toute sincérité d'esprit, pris l'engagement de la rendre à son état primitif de fille du soleil et nous errions, nourris de vin des cavernes et du bi

o O

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Martin Boisvert.  J'aime à changer de cieux, de climat, de lumière. Oiseau d'une saison, je fuis avec l'été, Et mon vol inconstant va du rivage austère Au rivage enchanté. Mais qu'à jamais le vent bien loin du bord m'emporte Où j'ai dans d'autres temps suivi des pas chéris Et qu'aujourd'hui déjà ma félicité morte Jonche des débris. Combien ce lieu m'a plu ! non pas que j'eusse encore Vu le ciel y briller sous un soleil pâli, L'amour qui dans mon âme enfin venait d'éclore L'avait seul embelli. Hélas, avec l'amour ont disparu ses charmes Et sous ces grands sapins, au bord des lacs brumeux, Je verrais se lever comme un fantôme en larmes L'ombre des jours heureux. Oui, pour moi, tout est plein sur cette froide plage De la présence chère et du regard aimé, Plein de la voix connue et de la douce image Dont j'eus le cœur charmé. Comment pourrais-je encore, désolée et pieuse, Par les mêmes sentiers, traîner ce cœur meurtri, Se

Beef

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Chaïm Soutine Les premiers jours d'un fantôme sont difficiles. Il y a tellement de hantises différentes, Tellement de façons de faire. Je ne suis pas certaine que nous soyons autre chose qu'un sac de peaux d'impulsions électriques, de changements tantôt imprévisibles tantôt attendus.  Je me prépare à mes 48 heures de lobotomisation annuelle. Je suis trépanée.  Etre de gauche, 'Tain, C'est fatiguant.  Je décide donc de me contenter de la beauté e ngendrée  par d'autres e t c'est déjà pas si mal. Je confirme qu'il existe encore sur cette planète d es gens biens, v achement bien, pour qui c'est une évidence.  Cela me reprend tout de même, de temps à autre, comme une colique :  cherche bœuf anabolisé à manger cru avant le roc d'Azur pour la bonne excuse. Je hais les autres comme je n'apprécie pas la France est une façon de mourir un triste dimanche. Dire que tous ces cons de gauchiss assistés, p rofiteurs, m oroses et sinistres  s e vautrent dans

Goat

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  Malevitch Notez le diamètre de votre tatouage à l'encre invisible comme s'il se cachait. Un indice de mots croisés comme Dope Clueless pour la dopamine. Ton jumeau intérieur a revendu tous ses albums de rap pour une poudre blanche et a laissé une trace comme Comet. Remarquez comment un certain nom s'efface avec la lettre E; peut-être pour signifier un intérêt constant dans un silence sans cesse croissant. Pegadu veut dire toucher et commence par P comme Pi est remplie de touches d'irrationalité féconde. Masquer la clé privée d'un cercle. Remarquez comme les rumeurs traversent les rues pour se faufiler dans des camions de pompiers. Vaniteux, tu es devenu pyromane. La circonférence des gâteaux d'urinoir peut être résolue avec Pi.. Est-il irrationnel de s'enrouler comme une rallonge en essayant de résoudre la valeur de P, battu contre un bol de jaune d'œufs pour mouiller son lit ? Naître sous le signe de l'aspic pourrait être la clé. Pendant le passag

Stuart Semple Temple strikes again

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Karen Manager Live Laugh Love Zero Stars This Is Terrible