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Teet

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  Robert Motherwell Il paraît que pour être serein Il ne faut pas trop jouer avec le malin. J'ai tout faux, j'aime le malin. Une sorte de piège. Un peu de frime. Etat de siège. Faire de moi un portrait, je n'ai pas de raison. Accord plaqué à quatre mains, Mon père et ma mère sont décédés depuis un bail. Une autre page ne laisse plus de trace. Symphonie d’ombre et de pilastre, souvent désastre. Bonne qui attend pépouze mes réponses qui se contredisent,  Je rumine l’énumération de mes inactions Ce n'est pas le fait de prendre Bientôt une année de trop. De nulle paix, mon coco. Bon chien qui attend l'accord parfait. Ils me disent dans un morne sermon que bien souvent je suis une souillon. Ils attendront pour la prochaine moisson. Paraît que pour tourner le dos aux dépressions et aux maux, faut réparer là où on craque. Il est bien dommage que je prenne mon pied sur ma vie ratée. Chaque année, à la mi-août, je retrouve toutes mes casseroles. En règle générale, je finis a

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Christine Sun Kim. Faceless (The Graveyard)

Vee Dee

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Sanja Iveković - 1976 Que se passe-t-il avec cette surface ?                                                  Combien ai-je gagné dans les choses qui me plaisent ? Dans la brise, il y a peu de vent                                                         aujourd'hui. J'ai lu Big Sur de Jack Kerouac. Là où il m'emmenait                                                                je me sentais très familière. Sa tête sous la cuisinière. Diriez-vous encore cela, une fois ? Oui, en effet. Go away Go inside. Oublier le temps.                                                     Jusqu'à ce que les sifflets de ciel bleu chantent wheww wheeww whewww                                                                       Jusqu'à ce que le bois soupire sous moi. Je suis amadou sans restriction mobile. Ce ne sont plus des mystères pour moi. Je suis devenue une                                                    présence rouge brillante dans le coin sombre de la pièce. Démarc

Oint 4 Christ

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Laura Lee Burch.  Ils sont passés, Les jours de haine et de colère ! Devant l'humanité s'ouvre une nouvelle ère Napoléon, Cyrus, Alexandre, César, Le monde,  Qui tremblait quand passait votre char, Ne connaît plus vos noms ni votre gloire éteinte. Votre pourpre, Ce sang des peuples, Est déteinte. Le temps a balayé la trace de vos pas, Et dispersé l'écho du bruit de vos combats. L'histoire, qui vous garde en ses mornes royaumes, Seule encore dans sa nuit Voit errer vos fantômes. Ses mains ont pour toujours, Fléaux et nations, Rompu l'échelle d'or de vos ambitions. Conquérants dont la mort déboucla les cuirasses, Le souffle du sépulcre a passé sur vos races. De vos trônes, Maudits des hommes et de Dieu, Le dernier mendiant a fait son dernier feu. Ne nous étonnons pas si la parole a fait,  À son apparition, Moins de bruit Que n'importe quelle opérette éclose Dans la serre chaude parisienne. Cette opérette suggère une étude attentive Qui n'est pas un plaisi

Sauvez Bandit

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Michael Borremans - The Hare - 2005 Elle est blonde Elle est blanche Et la semaine et le dimanche Elle se découvrait la peau nue Recouverte d'argile verte Et de vertu Visage peinturluré De terre terre Mise en scène d'une reptilienne Elle porte une tunique Composée de deux panneaux S'attachant sur l'épaule Songe d'un amour imaginaire D'une touche reset D'un temps raisonnable Dans le canapé Bordel ! Reprendre un verre de liqueur Reprendre des abricots Fer dans le sang Flamme dans le cerveau : Remets du rimmel à tes cils Pour l'insensé Pour l'impuissant Le voilà plongeant dans son argile Injuste alarme Devant cette nature plantée devant lui  Créature éthérée La muse est si belle Qu'elle lui fait peur Des seins à la pointe assassine De sa langue fourchue Elle a du chien  Charnel et mental Cher, chère, chair, chaire Sauvez Bandit ! La rouer avec le cœur Un spectre à deux faces La charismatique fiancée Des jardins aux roses placides Contact de deux épi

Brave-la

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 Avec la patience du lion blanc, pour les chemins de montagne : Attends-la Près du parc où elle a ses habitudes : Guette-la Avec le bon goût du roi subtil et raffiné : Distingue-la Avec le feu du féminin omniscient : Devine-la Avec la senteur poivrée du musc masculin Drapé sur l'échine du cheval : Calcule-la Ne t'agace pas Si elle arrive souvent en retard : Patiente-la Si elle vient un peu avant l'heure : Réjouis-toi ! Qu'elle s'installe à son aise et prenne sa place : Laisse-la Ne relève pas le nœud rouge posé sur sa natte : Contemple-la Offre-lui de l'eau avant un verre de vin : Modère-la Ne touche pas à la paire d'inséparables en broche sur sa blouse Avec la coupe sertie de turquoise : Offre-la Effleure doucement sa main Quand tu poseras ta coupe sur le zinc : Rejoins-la Qu'elle respire un air enjoué étranger à ton cœur : Écoutera Si, au contraire, elle t'ennuie à table : Supporte-la Si le soir venu, sur le chemin, elle aperçoit une lune noyée da

I never asked to fall in love

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Tracey Emin Elle se rappelait d'une présence masculine dans sa chambre hier soir. Elle pouvait entendre à nouveau ses bruits de bouche pendant qu'il la regardait. Des lèvres qui s'ouvraient et se fermaient, du glissement de la langue, et parfois un claquement de dents qui touchaient les siennes avec un cliquetis ténu. Il était difficile d'entendre les mots. Quand elle les entendait, il y avait tellement d'espace autour d'eux qu'elle pensa : ils sont absents. Sa main glissant vers son ventre mat, l’autre cheminant en arabesques de son cou vers le creux de ses reins, le vide cherchant le plein. Leur danse était la plus corporelle des tactiques. La coupe de sa main épousait son sein rond. Son mamelon qui gonflait, s’agaçait sous l’effleurement. Sa jambe qui frôlait la sienne, en tapinois, s’enhardissait, s’assurait, effrontée, s’enroulait en un baiser de liane. Fléchissant, viens. Seulement ... plus tard, quand elle se retrouva seule, elle se rendit compte qu