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Loco

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Parcourant mon enceinte, je traverse l'astrophore de mes rêves,  La main sur le front. Je passe, toute droite, dressant ma tête, avec un pas sonore qui inquiète.  Si l'objet souvenir existe comme tel, il est de mauvaise facture Où lentement passent les heures heures creuses  Comme lors d'un enterrement. Masque mortuaire planté dans l'asphalte.  Saison sèche de sifflements, la loco tremble sur ses bases, Cahote lentement, Dans une Europe vêtue de mille petits feux multicolores Qui se mettent à l'ouvrage Dans une forge aux nombreux clameurs qui semblent sourire à mon habit clair, Lequel contraste, Au demeurant, Avec la moue à moitié vide que forme ma bouche.  Mes mains égarées, mes genoux unis, En écoutant l'hymne éternel du nid,  Une mouche sur le papier, à pas menus, considère mes lignes inégales. Je la sens trop l'amertume de mes pleurs, Ecoutant encore le clocher pour qu'aujourd'hui mes oreilles s'inclinent. J'aimerais en regroupant des so

Un monstre dans mon lit

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Joshua Hoffine.  Innocence Apparence d'innocence Disney en tant que mère Père comme mère Mère comme fantaisie  

Conception narrative

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 Todd Baxter. Un banc, des coteaux, des fleurs, une treille, rayons de soleil me chauffant le dos. Des troncs noirs et hauts. Emois du matin... Que je me sens bien !  Bocages, ramures. Un toit qui rassure. Abri où je dure. Du rêve. Un piano. Des livres à gogo. Pour moi un festin ! Que je me sens bien !  Et quittant la rade, parfois en balade ou en randonnée, je prends le sentier, cœur et pieds légers. Appel quotidien... Que je me sens bien ! S'allongent les lieues. Au vent mes cheveux. Fatigue aux mollets. Un coin oublié. Un silence ailé. Gazouillis soudain... Que je me sens bien !  Des baies, des épines. Et l'air qui burine. Odeurs de résine  et de chèvrefeuille. Un saut d'écureuil. Soleil au déclin... Que je me sens bien ! Chemin du retour. Rougeoiement du jour. Et paix alentour. Au loin en beauté, mon toit, mon grenier. En moi un refrain ... Que je me sens bien ! ... Que je me sens bien ! ... Que je me sens bien ! ... Que je me sens bien ! ... (Esther Granek. De la pe

Coupe 2

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     Kelley de Meyer.

Nada

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Michael Borremans.  Je rentre d'un séjour en Andalousie mon amour. Anoche cuando dormia que una fontana  Dentro de mi corazon. Ibendita ilusion. Esta semana, a la sombra, Que resume nuestros pequeños miedos Y nuestras grandes valentías. J'y ai trouvé ce que je perds à chaque fois que je rentre : L'humilité sans titre honorifique, sans habit doré et ombré, hombre hombre. Faux talent, abaisse et ramasse,  amasse. Trop droit, trop dur,  trop haut, trop fier pour se courber. Le mérite vrai est aveugle sous l'habit d'un vulgaire ignoré, D'un sang qui ne déborde pas, d'une jeunesse qui ose se remémorer. Le sot qui se tait cache sa nullité. Andalousie qui parle fait désirer sa cause. On reconnaît celle qu'on a trop écouté historiquement, De longues heures rapides, Des siècles de jours gais Qui arrachent un sourire pour apporter sa grâce. J'essaie bon gré mal gré d'imiter la femme andalouse devant mon miroir. Quelques efforts superflus, Ma bouche forme u

Clown

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José Paulus . Un jour, Un jour, bientôt peut-être Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers. Avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînement de fil en aiguille. Vidés de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier. A coup de ridicules, de déchéances, (qu'est-ce que la déchéance) par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes,  si dignes, mes semblables. Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme une immense trouille. Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel,

Les orphelins

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  Sophie Ristelhueber.  Que respires-tu, toi ? Des poulets et des chiens Comme n'importe quel hic ? On m'a demandé de passer une soirée En compagnie d'une structure rénale. Oncle d'Amérique, rire éducatif. L'argent est ce que les mots sont. Les mots sont ce qu'est l'argent. Pour libérer les mots à venir, Les mots viendront-ils libérer ? Miroir réfractaire et stupéfait entre nous Dois-je ouvrir un jour d'été A un rendez-vous trop court ? La route vers l'excès  Au parfum de vin ? Dois-je déménager sur la jonque qu'il utilise A travers le marché aux poissons visqueux ?  Les souris de collines apprennent à respirer en silence Comme les poissons peignent des vaches affamées, Prennent l'idée pure comme du sel, Voient des couleurs goûter des sons Et sentir des formes, Secouent un tumulte de lance, Tiennent leurs assises Rendu de pigment bleu En une peinture articulée Qui fait ressortir des figues vertes Et une vigne acide Mais comment peindre un &q