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Mydriase

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Denis Stroff. La séance de sac. Je crache sur ma vie. Je m'en désolidarise. Qui ne fait mieux que sa vie ?  Cela commença quand j'étais enfant. Il y avait un adulte encombrant. Comment me venger de lui ? Je le mis dans un sac. Là, je pouvais le battre à mon aise. Il criait mais je ne l'écoutais pas. Il n'était pas intéressant. Cette habitude de mon enfance, je l'ai sagement gardée. Les possibilités d'intervention qu'on acquiert en devenant adulte, outre qu'elles ne vont pas loin, je m'en méfiais. A qui est au lit, on n'offre pas une chaise. Cette habitude, dis-je, je l'ai justement gardée, et jusqu'aujourd'hui gardée secrète. C'est plus sûr. Son inconvénient, car il y en a un, c'est que grâce à elle, je supporte trop facilement des gens impossibles. Je les attends au sac. Voilà qui donne une merveilleuse patience. Je laisse exprès durer des situations ridicules et s'attarder mes empêcheurs de vivre. La joie que j'aurai

Destroy all monsters

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Mike Kelley - The escape. Two years old speech And the language skills. We need to talk about Nigel He will not feel the pain We need emotional content That's a fact. He loves being a juvenile delinquent. He will take everything But the final clap. Le mirage se déplace en italique vers toutes les issues, Sur des fresques improvisées, Dans la mémoire vive des garçons  et des filles, Lorsque de mèche, Le soir venu, Leurs faces nous rappellent nos plus nobles délinquances, Nos combinaisons aléatoires, Nos fictions électriques, Nos coups reçus sur le parcours de la survie, Nos empreintes des lenteurs dans les paumes, Nos successions de haussements d'épaules, Nos conversations par bribes soufflant, Dans les limites du possible, Un langage tango Qui brassait de l'air, Qui traitait de l'existence Et de l'(in)admissible aveuglement :  Le sentiment.

Any discussion

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  Marcus Jansen - Runny egg J'ai contemplé les plus louables individus proche d'en être affaiblie et abattue, Pas d'abjection, pas de contes biscornus, pas de plates fantaisies, qu'on ne laisse s'adjoindre aux traine-savates d'une grand bastide, en s'y prenant prestement, et nous avons là des personnes d'une remarquable adresse et dextérité. Déterminer d'où provient ce bruit parasite et ensuite l'éliminer sur un rond-point qui compte, qui comptait parmi mes préférés.  Il en existe pourtant d'autres, après avoir vu la place forte, des bruits de cloportes qui pourraient me rassasier dans tout ce fondu.  

Un pluriel singulier

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Des zbeul Des z'poufres Des z'goulamas Des z'pimfles Des z'torr penn Des z'takezen Des z'termaji Des z'énormités Des z'coprolithes Des z'escogriffes Des z'homeopathes Des z'fonds benne Des z'sacs de boue Des z'matières à compost Des z'pelles à brin Des z'fécalomes Des z'fils de mouette Des z'saucisses Des z'sacs à puces Des z'gredin Des z'takezen Des z'fils de yack Des z'paltoquets Des z'étonnés Des zerma Des z'ordures Des z'bananes Des z'amoureux éconduits Des zombies Des z'atypiques Des z'fils de colon Des z'cloportes Des z'peigne-zizi Des z'coprophages Des z'ectoplasmes Des z'protozoaires Des z'peigne-culs Des z'éléphants Des z'iguanes Des z'émules Des z'avions Des z'égoïstes Daisy Zérata Des Zlatan Des z'ouistitis Des z'abscons Des z'lâches Des ziniques Des portes zermées Des z'oeufs Des zomates Des z'abrutis

Le côté obscur du fou rire

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Yue Minjun. 1994. Le courage est ce qui remplace Ce que l'on désire, et parfois Si ferme et si haute est sa foi Qu'il énivre du vain espace. Semblable à la musique, il sait Envahir, leurrer, se répandre, Mais il n'est qu'un mortel essai Pour l'instinct véhément et tendre, Car, dans les choses de l'amour, Les seules et exactes sages Et qui dédaignent tout détour Comment croirait-on courage ?  (Anne de Brancovan, Comtesse de Noailles) 

Fibre nude : cotton

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Laura Lee Burch  Aime-moi Balthazar Sors ton bazar Un fruit si juteux Jailli de sa conserve Etourdir ta verve Caresse sans réserve ma poitrine Appelle-moi Titine Tiens Voici la clef Posée sur ton falzar Frou frou d'un jupon Protubérance au balcon La voyouse entr’ouve sa blouse  Deux minuscules cloques V’là la této… Nique des plates qu’on tâte  A la hâte Il me faut t'avouer J'ai l'âme versatile Mais pour toi je deviendrai docile Exclave de mes sens je deviens sournoise Ne dissimule pas ton ardeur érectile Mes élans sont régis par le Saint-Patron Le soudard Imprudent propos Posture obscène Certains m'avaient honoré de mots cruels De flatteuses invectives Du lubrique au pervers Pour avoir éconduit leurs promesses lascives Le respect, la pudeur, ennemi du plaisir Puisqu'à vouloir me faire apprécier il faut que je renonce Parole de mondaine Disserter sur le cul  N'est pas sans fondement Sur le bord de la table Je me tiens bien stable Parfois ma libido m'enrag

Feld

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Marcus Jansen. Tu as renversé ton exil En te vêtissant de louanges. Yehuda disant ma nation est vivante. Amichai est en moi. Habiter son corps. Sa peau bien-aimée. Je suis poilue comme toi. Je suis un animal. Là où ma tendresse s'arrête, Ma cruauté commence. Je fais ce que j'ai à faire, Reconstruire une maison Liquidée par un état. Psalmiste, tu as parlé si tendrement. Derrière toi, Des jambes sur un lit d'où poussent des racines Qui se propagent en canopée de branches. Des fleurs roses qui poussent, s'ouvrent vertement. Le rucked des draps Avec des pommes rouges, Des pommes comme des yeux Prêtes à être louées et cueillies.